Il y a quelques exceptions, celles et ceux qui ont réussi à entreprendre des études en Suisse alors qu’ils/elles étaient réfugié-e-s. Les obstacles à surmonter pour y parvenir sont nombreux – un intéressé ironise : les deux ans qu’il lui a fallu pour s’informer sur les conditions d’admission et pour rassembler ses attestations de formation lui ont après tout laissé assez de temps pour apprendre la langue.  Il a eu de la chance et a pu commencer des études.

Ce n’est pas le cas de tout le monde. Pourtant, la situation légale semble encourageante : le droit à la formation fait partie des droits humains et l’égalité des chances est inscrite dans la Constitution fédérale. Les réfugié-e-s ont d’ailleurs le même droit à une bourse d’études que les Suisses-ses, mais l’accès à des études supérieures leur est refusé dans la plupart des cas. Les problèmes sont variés – souvent, les diplômes ne sont pas reconnus ou les barrières linguistiques sont trop importantes. Mais généralement, le rêve des études se brise bien plus tôt : parce que les réfugié-e-s ne savent pas qu’ils/elles pourraient étudier, ou parce qu’ils/elles ne trouvent pas comment y accéder.

Dans certaines hautes écoles, les associations d’étudiant-e-s ont créé des programmes d’auditeurs et de mentorat afin de permettre aux étudiant-e-s réfugié-e-s de suivre un semestre de découverte, mais jusqu’ici cela ne permet pas de passer des examens ou d’obtenir un diplôme. Il s’agit certes de projets précieux, mais qui ne suffisent pas. Actuellement, il y a surtout un manque d’informations ; qu’il s’agisse des conditions d’admission, des possibilités de financement ou des centres de conseil, même les assistant-e-s sociaux responsables ne savent parfois pas où se renseigner. Le « cantonalisme », très prononcé dans la politique de la formation, aggrave la situation.

C’est dans ce contexte qu’intervient le projet « Perspectives – études » de l’UNES, qui a lancé en février le site d’information www.perspektiven-studium.ch. L’objectif est d’aider les réfugié-e-s à obtenir un aperçu du système de formation suisse et à s’informer de manière autonome sur les conditions à remplir pour entreprendre des études. Il y a par exemple des informations complémentaires en fonction du canton et une liste de contrôle pour accompagner pas à pas le/la candidat-e sur la voie des études.

En tant qu’association d’étudiant-e-s, l’UNES ne peut pas résoudre tous les problèmes d’accès aux hautes écoles, mais le fait de mettre des informations à disposition est une étape importante – et ce aussi pour une Suisse vraiment ouverte.