Non à l’interdiction de se dissimuler le visage !
Le Comité des jeunes pour une Suisse ouverte (JKOS) défend les valeurs d’ouverture, de solidarité et de respect mutuel. Nous luttons contre toute forme de discrimination, que ce soit sur la base de la religion, de l’âge, de l’origine, de l’identité de genre, de l’orientation sexuelle, du style de vie ou du statut socio-économique.
L’initiative populaire « Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage » souhaite empêcher quiconque en Suisse de cacher son visage. Cette interdiction discrimine les personnes sur la base de leur croyance ou de leur style de vie et restreint leur liberté. Nous sommes d’avis qu’une telle discrimination porte préjudice à la cohésion sociale et complique les échanges politiques, sociaux et culturels. La diversité qui caractérise notre société doit être considérée comme une richesse et non pas comme une menace. Nous souhaitons que chaque personne puisse se développer dans une société ouverte, inclusive et moderne.
Le Conseil fédéral et le Parlement recommandent de rejeter l’initiative et ont élaboré un contre-projet indirect. Cette nouvelle législation instaurerait une obligation de montrer son visage aux représentant·es des autorités à des fins d’identification. Si l’initiative est refusée, le contre-projet entre automatiquement en vigueur.
Non à l’exclusion !
L’acceptation de l’initiative pourrait avoir pour conséquence que des personnes soient exclues de la vie sociale en raison de leurs convictions. Ainsi, quiconque souhaitant conserver ce qui dissimule son visage serait contraint·e de rester à la maison et d’éviter de sortir au grand jour. L’impact sur la santé psychique et sur les possibilités d’intégration serait fatal.
Le comité d’initiative soutient qu’aucune personne libre ne dissimule son visage et prétend ainsi lutter contre l’oppression par son interdiction. Sans laisser la possibilité aux personnes concernées de s’exprimer, il est cependant impossible de juger de leurs motivations. La dissimulation du visage peut avoir plusieurs raisons. Un contrôle vestimentaire étatique limite fondamentalement la liberté des citoyen·nes. Quant à savoir si l’interdiction pourrait avoir un effet libérateur sur les personnes effectivement opprimées, c’est incertain. D’autant plus que l’interdiction de se dissimuler le visage peut aussi conduire à l’isolement social. Nous sommes d’avis que le travail pour atteindre l’égalité des chances doit être inclusif et doit soutenir les personnes qui subissent de nouvelles discriminations. Une interdiction n’inclut pas les personnes concernées dans le débat social, il s’agit uniquement d’une contrainte qui consolide des mécanismes de discrimination déjà existants. Une restriction de la liberté religieuse renforce la stigmatisation et la marginalisation. Par ailleurs, nous considérons que l’introduction d‘un code vestimentaire dans la Constitution fédérale est très dangereuse, car elle pourrait créer un précédent pour d’autres règles vestimentaires. L’adoption d’un tel contrôle pourrait servir de base à d’autres limitations, p. ex. une interdiction de porter le voile. Les codes vestimentaires discriminatoires sont contraires aux valeurs du Comité des jeunes pour une Suisse ouverte.
Non à la restriction d’un développement sain des jeunes !
L’initiative est en opposition avec certaines origines culturelles et comporte ainsi divers risques. Les jeunes, en particulier, ne peuvent pas se développer librement si l’expression de leur religion et de leur culture est publiquement rejetée et condamnée. La stigmatisation restreint les jeunes dans leur choix ainsi que dans la pratique de leur mode de vie et représente donc un grand risque pour un développement sain.
L’interdiction de se dissimuler le visage va à l’encontre des efforts du JKOS, qui vise à promouvoir l’ouverture envers les personnes d’autres pays, religions et contextes. Un oui à l’interdiction de se dissimuler le visage s’inscrirait contre la diversité culturelle et religieuse et isolerait les personnes concernées. Le Comité des jeunes pour une Suisse ouverte s’engage donc pour un NON à l’interdiction de se dissimuler le visage le 7 mars 2021.
Mirjam Kottmann, Secrétaire JKOS
mirjam.kottmann@csaj.ch
Tel: 031 326 29 35